Contexte du communiqué
Ce 31 janvier 2025, Goma s’est réveillée dans un semblant d’accalmie après la prise totale de la ville par le groupe rebelle M23, soutenu par le Rwanda. Pourtant, les violents combats des derniers jours entre cette milice, les forces armées congolaises (FARDC), le groupe d’autodéfense des « Wazalendo » et des poches de résistance urbaine ont fait plusieurs centaines de morts, dont certains jonchent encore les rues. Les ONG humanitaires qui sont restées sur place dénoncent de nombreux viols, pillages, cas de torture et la destruction d’infrastructures essentielles au fonctionnement de la ville.
Une part de responsabilité
Aujourd’hui, même s’il est trop tôt pour déterminer si cette crise était évitable, il est certain que l’Union européenne a une part de responsabilités. En effet, elle a renforcé en 2024 ses relations de coopération avec le Rwanda, soit militaire, soit commerciale (minerais), malgré la violation par celui-ci de la souveraineté territoriale de la RD Congo. Les intérêts économiques de l’UE ont ainsi pris le dessus sur le respect des droits humains et du droit international.
Recommandations du Réseau Europe-Afrique centrale (EurAc)
Le Réseau Europe-Afrique centrale appelle les mandataires de l’UE à mettre en place des mesures immédiates, notamment pour répondre aux besoins humanitaires de la population. En voici quelques-unes. Il est essentiel que la Belgique:
- Soutienne activement les efforts de stabilisation de la région ;
- Renforce l’espace civique et la promotion des droits humains ;
- Mène une politique cohérente ayant pour priorités les intérêts des populations civiles et la stabilité régionale ;
- Augmente substantiellement les différentes enveloppes pour un financement climatique suffisant, répondant aux besoins et priorités des pays d’Afrique centrale en termes d’atténuation, d’adaptation et de pertes et préjudices liés au dérèglement climatique ;
- Mobilise des moyens additionnels pour répondre aux besoins structurels de développement, ainsi qu’aux besoins humanitaires des populations de la région ;
- Priorise l’égalité des genres pour la stabilité et la prospérité régionale dans les politiques étrangère et de coopération avec les pays de la région ;
- Prône le travail décent, l’employabilité des jeunes et la protection sociale dans les programmes de coopération ;
- Fasse du cadre des droits humains la base des politiques en matière de commerce, notamment des matières premières ;
- Veille au devoir de vigilance des entreprises pour prévenir les violations des droits humains, des normes sociales et environnementales ;
- Participe au renforcement de la transparence et la crédibilité des processus électoraux ;
- Lutte contre la faim, appuyer la souveraineté alimentaire, renforcer les efforts de sécurisation des terres et lutter contre l’accaparement des terres ;
- Renforce les systèmes de santé pour une couverture sanitaire universelle.
Le Communiqué complet
Ou retrouvez le sur le site d’EurAc : https://www.eurac-network.org/fr
Contacts
Alejandra Mejia Cardona, Justice & Paix
Responsable de plaidoyer Afrique centrale et prévention des conflits : alejandra.mejia@justicepaix.be