Un paradoxe saute aux yeux : le travail obnubile notre société alors que les êtres humains n’ont jamais accumulé autant de richesses produites au cours de leur histoire. Comment expliquer ce paradoxe ? Pour quelles raisons un desserrement des obligations liées au travail pourrait-il être désirable ?
- Dominique MEDA, Le travail est valeur en voie de disparition, Aubier, Paris, 1995.
- Hannah ARENDT, La condition de l’homme moderne, Éditions Pocket, 2012.
- Hartmut ROSA, Accélération. Une critique sociale du temps, Éditions La Découverte, 2013.
- Anne DUFRESNE et Bruno BAURAIND, La Loi Peeters et la marchandisation du temps, in Gresea Echos n°88 : « Loi travail : attention danger !, lundi 20 février 2017.
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↑1 | Dans ce texte, nous entendons le terme « travail » dans ses sens communs, c’est-à-dire, comme activité rémunérée et comme facteur de production. Ces sens sont à distinguer d’une définition plus large qui tend à considérer toute activité humaine, quelle qu’elle soit, comme du travail. |
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↑2 | Dominique MEDA, Le travail est valeur en voie de disparition, Aubier, Paris, 1995, p.26. |
↑3 | Hannah ARENDT, La condition de l’homme moderne, Éditions Pocket, 2012. |
↑4 | A ce propos, un des enjeux importants d’un projet politique de réduction du temps de travail est de garantir l’égalité d’émancipation entre les femmes et les hommes. |
↑5 | Bien entendu, cette logique économique n’est pas l’unique logique existante. En effet, il n’est pas particulièrement rare de rencontrer des personnes qui affirment trouver des sources d’épanouissement dans le cadre de leur activité rémunérée. Toutefois, la souffrance au travail ou le mal-être ressenti par un grand nombre de personnes nous indiquent que la logique économique et matérielle a tendance à être dominante et les autres dimensions, des logiques de résistance. La définition du travail, comme facteur de production, est d’ailleurs présente dans tous les manuels d’économie classique. Enfin, beaucoup de gens qui se disent satisfaits de leur activité ne rêvent pas moins d’une autre vie. On peut alors souvent parler de sources d’épanouissement de substitution. |
↑6 | Le taylorisme, du nom de son inventeur, Frederick Winslow Taylor, est un système d’organisation du travail scientifique qui vise à obtenir le maximum de rendement dans le cadre d’une organisation. |
↑7 | Notons que l’on observe évidemment un décalage entre la théorie économique et la réalité. Dans la vie réelle, cette façon de concevoir le travail se heurte au droit du travail qui protège encore, dans une certaine mesure, les employés en limitant le temps de travail notamment. De nombreux employeurs font également ce qu’ils peuvent pour ménager au mieux leurs employés. Mais au vu des évolutions récentes, les logiques de résistance tendent à perdre du terrain. |
↑8 | Hartmut ROSA, Accélération. Une critique sociale du temps, Éditions La Découverte, 2013, p.59. |
↑9 | Bien entendu, une réduction de la place prise par le travail dans notre vie ne peut se concevoir sans un changement de paradigme politique et économique bien plus large dont les implications dépassent le cadre de cette analyse. |