Les Chinois sont de plus en plus présents sur le continent africain. Leur engagement est multiforme (achat de concessions pétrolières ou de terres, amélioration d’infrastructures de base, etc.) et soulève de nombreuses questions et controverses dans le chef des observateurs internationaux [1]A ce sujet, voir par exemple : CETRI, La Chine en Afrique. Menace ou opportunités de développement ?, Editions Syllepse, 2011.. En République Démocratique du Congo, le secteur minier est particulièrement investi par les entreprises chinoises qui, après négociation avec l’Etat congolais et achat des concessions, développent leurs activités en s’appuyant, souvent à moindre coût, sur la main d’œuvre locale (quand elle n’est pas chinoise).
Au-delà de considérations d’ordre économique, nous nous pencherons ici sur le vécu des travailleurs congolais, en nous basant sur la rencontre avec des acteurs de terrain dans la région de Lubumbashi. Quelles sont les conditions de travail dans les mines artisanales ? [2] Le secteur artisanal désigne les carrières dont l’extraction est réalisée par des creuseurs individuels. Existe-t-il des différences entre les mines légales et illégales ? La présence chinoise permet-elle une amélioration de la situation? Cette analyse ancrée dans la réalité du terrain nous permettra également d’identifier quelques premières pistes d’actions qui pourraient être mises en place afin d’orienter le secteur vers un environnement de travail plus respectueux des travailleurs.Attachments
Notes[+]
↑1 | A ce sujet, voir par exemple : CETRI, La Chine en Afrique. Menace ou opportunités de développement ?, Editions Syllepse, 2011. |
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↑2 | Le secteur artisanal désigne les carrières dont l’extraction est réalisée par des creuseurs individuels. |
↑3 | La Société Générale des Carrières et des Mines (GECAMINES), est une société d’État gérant une grande partie des exploitations minières de la province du Katanga. Elle a constitué pendant longtemps l’épine dorsale de l’économie congolaise. |
↑4 | Un comptoir de négociation est un lieu où les creuseurs viennent vendre les minerais récoltés auprès d’acheteurs. C’est à cet endroit que la teneur du minerai est mesurée afin de fixer le prix d’achat. Ces comptoirs sont majoritairement détenus par des Chinois. |
↑5 | Par exemple, des machines spécifiques sont nécessaires pour le « découvrement » des mines, à savoir le retrait de la couche supérieure du gisement qui permet de pouvoir travailler dans une mine à ciel ouvert et non dans des galeries. |
↑6 | Propos recueillis auprès de la coopérative COMAKAT en mars 2012. |