Après avoir été sous le feu des projecteurs après la crise économique et financière ayant démarré en 2008, nous entendons beaucoup moins parler de la Grèce… les « conseils » des autorités européennes auraient-ils porté leurs fruits et réussi à enrayer la catastrophe sociale grecque ? En fait, dans ce pays, l’impact de la crise est particulièrement grave et visible, comme en témoignent les nombreuses personnes qui ont décidé de protester contre le chômage et ses conséquences. Nous nous sommes penchés sur le cas grec afin de réfléchir aux nouvelles menaces qui pèsent sur la dignité humaine et aux assauts qu’elle subit ; de prendre connaissance de bonnes pratiques de défense de la dignité humaine et d’en tirer des leçons sur les politiques européennes.
Au début du mois d’octobre 2014, 22 Commissions du réseau européen de Justice et Paix se sont réunies en Grèce, pour leur Assemblée générale annuelle. Le choix du lieu de rendez-vous n’était pas anodin. Dans son article « La Grèce, laboratoire social pour l’Europe néolibérale », Thierry Dock nous donne quelques chiffres révélateurs d’une situation sociale plus que fragile: plus de 30% de la population est aujourd’hui confrontée à la pauvreté ou à l’exclusion sociale ! On constate une hausse des suicides de 44% entre 2007 et 2011 ! Le taux de chômage, quant à lui, a explosé (plus de 25% en 2013) avec pour principales victimes les jeunes qui quittent de plus en plus le pays [1]Revue Démocratie n°10, octobre 2014. : selon nos sources locales, ce sont près de 300.000 jeunes diplômés qui ont quitté la Grèce pour d’autres pays, majoritairement européens. Derrière ces dures réalités économiques et sociales, nous avons pu constater une perte de confiance dans les instances politiques, grecques et européennes. Ceux et celles qui souffrent des conséquences de la crise économique ressentent une immense frustration face aux manquements systémiques des dirigeants qui ont privilégié les considérations financières au détriment des droits humains fondamentaux. Comme nous le rappelle Thierry Dock [2] Same, la Grèce est dirigée par un gouvernement conservateur qui a appliqué au pied de la lettre les recommandations des technocrates européens. Face aux autorités actuelles, le parti Syriza (coalition de la gauche radicale) se présente comme l’alternative politique. Il est vrai que le succès obtenu lors des dernières élections (de 4,6%, ils sont passés à 27% lors des élections européennes de mai 2014 ; les derniers sondages les placent à 34%) met la pression sur les autorités. De son point de vue, la solution doit venir du secteur public qui a pour mission de relancer l‘économie et ceci doit passer par l’établissement d’un système de taxation du capital, de contrôle des finances publiques et d’une discipline budgétaire.Attachments
Notes[+]
↑1 | Revue Démocratie n°10, octobre 2014. |
---|---|
↑2 | Same |
↑3 | Society for the care of minors : www.sma-athens.org/en/ |