Mis en place en 2003, le Processus de Kimberley (PK) s’annonçait comme la solution pour mettre un terme au commerce de « diamants de sang », aussi appelés « diamants de conflit ». Quinze ans plus tard, ce mécanisme de certification semble pourtant avoir atteint ses limites. Plusieurs parties prenantes, y compris certaines à l’origine de sa création, le quittent au fur et à mesure, dénonçant son imposture et sa désuétude. On peut dès lors légitimement s’interroger sur sa raison d’être, son avenir. Et se préoccuper du rôle que jouera l’Union européenne, actuelle Présidente du processus.
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- Élargir la définition des diamants de conflit ;
- Obliger les sociétés de joaillerie, les marchands, tailleurs et polisseurs de diamants à mener des enquêtes sur les violations des droits humains qui peuvent avoir lieu tout au long de la chaîne d’approvisionnement (donc rendre obligatoire le principe de diligence raisonnable) ;
- Renforcer les contrôles internes ;
- Mettre en place un mécanisme de surveillance efficace et indépendant ;
- Développer des sanctions progressives et crédibles ;
- Créer un secrétariat permanent ;
- Partager plus équitablement les dépenses en créant un fonds ;
- Publier tous les rapports et communiquer davantage pour plus de transparence avec les consommateurs.
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Notes[+]
↑1 | Après le départ de Global Witness en 2011 et d’IMPACT en 2017, il ne reste plus que 8 organisations de la société civile. Parmi celles-ci, 7 ONG proviennent de pays africains et une de Belgique. |
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↑2 | Pour plus d’informations, voir le site du Processus Kimberley |
↑3 | Considérées comme la plus grande découverte minière en Afrique depuis des décennies, les mines de Marange ont été prises de force en 2008 par l’armée zimbabwéenne. Des centaines de civils auraient été tués, battus ou violés, poussant les experts du PK à suspendre les exportations de ces mines. Après une brève suspension du processus, les exportations ont été à nouveau autorisées en 2011, et ce malgré de nouveaux rapports documentant la persistance des violations des droits humains. Depuis, la question n’a plus jamais été abordée et les diamants issus de Marange continuent d’alimenter le marché. |
↑4 | L’Inde par exemple, qui abrite le plus grand centre mondial de taille et de polissage de diamants, considère d’emblée que tous les diamants qui se trouvent sur son territoire sont légaux du fait de leur simple importation officielle par le SCPK. D’après certains experts, les diamants de sang représenteraient toutefois 15 à 30% du marché. |
↑5 | Sur 13 grandes entreprises de joaillerie et d’horlogerie interrogées par Human Rights Watch, la majorité ne respecte pas les normes internationales de l’approvisionnement responsable. C’est-à-dire qu’elles ne connaissent pas la provenance de leurs diamants et n’évaluent pas suffisamment les risques d’atteintes aux droits humains. « Le coût secret des bijoux : Questions de droits humains dans les chaînes d’approvisionnement et responsabilité des sociétés joaillères », 8 février 2018 |
↑6 | La Guinée par exemple n’a connu aucun contrôle interne pendant des années tandis que le Venezuela, qui disait ne plus exporter de diamants tant que des contrôles internes ne seraient pas en place, a continué à produire des diamants passés en contrebande dans les pays voisins. |